Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 octobre 2009 4 29 /10 /octobre /2009 20:09

Un recoin d’ombre où règne le Silence

 

Ce matin le Soleil, scintillant dans les cieux,

S’est levé doucement sur la ville déserte.

Il a fait le chemin dansé jusqu’à mes yeux

Qui n’ont même daigné l’accueillir -pure perte !

Je l’ai vu déployer son faste et sa splendeur,

Tenter de me corrompre à l’aide de lumière,

-Quelques rayons à peine, un soupçon de chaleur-

Croyant la chose faite, il reprit ses affaires.

Car depuis qu’en ermite il vit dans son Cosmos,

Retranché, isolé derrière ses nuages,

Il regarde cet homme aux mains de chair et d’os

Et le voit l’adorer sans raison ni courage.

Alors ce jour où moi petit homme être vain,

Retiré dans mon lit, refusai ses services

Dénigrant sa beauté, rejetant son divin,

Ce jour-là s’effondra son orgueil -quel supplice !

Par excès de folie ou élan de fierté,

Il sembla détourner son regard de la Terre,

Laissant un voile d’ombre engloutir les pavés,

Il me regarda moi, cet être téméraire.

Il fit danser le feu sur mes joues et mon front,

Assomma mes douleurs, les poussant à la fuite,

Et scella dans mon cœur la douceur des rayons :

Tout Homme, alors conquis, aurait repris les rites.

Mais j’étais en prison, enserré dans mes draps.

Mon geôlier le Malheur, aux nombreuses dérives,

Observait seul la scène et riait aux éclats ;

Le Soleil poursuivant sa vaine tentative.

Mais très vite voyant ses efforts échouer ;

Ni chaleur ni rayons, ni douceur  ni lumière

Ne provoquant en moi l’attitude escomptée,

Le prit au dépourvu une noire colère.

Il sembla me crier :

« Je suis haut dans l’espace et tu es bas ! Respecte

Ma grandeur car tu n’es

Qu’un seul parmi les tiens. Les tiens sont mes adeptes ! »

« Je suis l’astre divin !

Le disque de lumière ! Et suis le jour à l’aube

Et suis la nuit. Humain !

Vis cette vie avant que je ne la dérobe. »

« Mais je te vois languir

Fainéant ! La tristesse a vaincu ton courage

A brisé tes désirs !

Vois en moi ton issue, entends bien mon message,

Autrement, je le dis,

Tu risques de te perdre ! Et pareil à l’aveugle,

Au fin fond de la nuit,

Tu vas errer sans but, sans attache ni règles. »

 

« Et je serais présent

Lorsque tu reviendras en offrande à la terre

-Moi ton bûcher ardent !-

Je me rirais de toi. Toi qui n’es que poussière ! »

C’est là que la chaleur devint cruel brasier

Et les rayons odieux et la douceur violence

Et la lumière affreuse : le Soleil s’est vengé.

Je cherche un recoin d’ombre où règne le Silence.

 

Gorgonzola ©

Partager cet article
Repost0
14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 23:52

Némésis

 

Elle se vêt d’habits qui ne sont pas les siens

En donnant l’illusion d’être sa soeur jumelle,

Sa jumelle Justice aux divines mamelles,

Qui décrivent à tous le seul et droit chemin.

 

Mais elle n’est en fait ni force ni rigueur

Et n’a rien des vertus qui font de la Justice

Le dernier des remparts à nos maux nos supplices :

Elle n’est qu’imposture à la terrible aigreur.

 

La Vengeance au grand nom s’écrit dans la douleur

Et se repaît du sang des corps de ses victimes.

Elle est le mal qui git grondant dans nos abimes

Et qui dans le chagrin finit sa course et meurt.

 

Quand elle se défait des liens de la Raison,

Elle est ce cœur aveugle et ivre de colère

Qui sans se préparer s’en va déjà en guerre

En ayant le malheur pour unique blason.

 

Ne sachant ni pitié ni droiture ou remord,

La Vengeance succombe aux primaires bassesses

Des instincts que l’esprit, par aveu de sagesse,

Défit au jour le jour dans un combat à mort.

                                          Gorgonzola ©

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 22:48
Tu étais la sublime étoile du couchant
Qui est née au chevet d’un monde en décadence.
Ton antique maîtresse enchainait tes élans
Qu’un jour tu libéras avec mille espérances.

Mais aujourd’hui vois-tu que te fuient tes enfants ?
Tu n’es plus cette mère - où est ta bienveillance ?-
Qu’ils ont jadis aimée ; eux, ta chaire, ton sang,
Tu ne les retiens plus : pleure donc ton absence.

Mais tous savent très bien que ce n’est ton erreur
Bien trop jeune ils t’ont prise, ont violé ta candeur
Pour te jeter souffrante, agonisant, à terre.

Toi, la dame brisée au misérable sort ;
S’il te reste du cran, ravive ta lumière
Car ta brève jeunesse est parmi nous encor.


Gorgonzola©
Partager cet article
Repost0
3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 15:16

Dame Liberté

Sur un trône de morts soutenant mille cieux,

Etouffés de fumée, embrasés par le feu,

C’est Dame Liberté qui guide la bataille,

Dans les cris et le sang des cœurs pris en tenaille.

 

L’oppression disparaît dans un ultime adieu.

La patrie a souffert et ce de son aveu :

« Tel est notre souhait ; du fond de nos entrailles

Car libres nous seront, ou morts sous la mitraille !»

 

Mais les morts sont bien là et c’est un triste prix,

Quand Dame Liberté, poussant le dernier cri,

Dans l’assaut décisif, fit payer à mille âmes

 

Le coût d’une passion qui engendra le drame,

Les vivants ahuris par l’ardeur du combat

Ne savaient à quel sein vouer leur désarroi.

 

Gorgonzola ©

Partager cet article
Repost0
25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 19:50

L’assaut des nuits d’ébène

 

I

Le poète seigneur des amours oubliés,

Laissant vaquer, parfois, son esprit en tourmente,

Eveille bien souvent des souvenirs passés,

Qui martèlent son âme et que le soir enfante.

 

Lorsque l’obscurité que libère la nuit

Déroule sur le monde, avalant les lumières ;

Il est là regardant son courage qui fuit

Et n’ose même pas à ce fléau s’extraire.

 

Et quand l’ombre répand en tout coin ses relents,

C’est la peur qui l’assaille et lui creuse une tombe :

Le voilà submergé, il se laisse mourant

Sur la rive et se noie, écraser sous les trombes.

 

Et quand de la pénombre un long râle survient,

Enserrant son esprit et torturant son âme,

Le poète soumis agonise et devient

Martyr des émotions, insensible à tout blâme.

 

II

Mais l’artiste n’est pas du commun des mortels,

Et lorsque ce commun cours et rejoints sa perte,

Le poète éternel refuse son autel

Il se lève et combat les ombres découvertes.

 

Sa passion, son courage et sa plume, ses mots

Sont ses armes et nul ne sait en faire usage

Avec cette ferveur, ces discours de héros

Il apporte lumière et défait les présages.

 

Ainsi qu’un Prométhée, au loin parmi les cieux,

Le poète divin éclaire ses semblables,

Il se fait la parole, auprès de tous les dieux,

De la raison humaine, infinie, inviolable.

 

Et quand cette lumière, avec le jour venant,

Dissipe le brouillard du malheur et des peines,

Le poète insoumis n’omet pas que devant

Arrive de nouveau, l’assaut des nuits d’ébène.

 

Gorgonzola ©

Partager cet article
Repost0
5 juillet 2008 6 05 /07 /juillet /2008 12:01

La demeure du Secret

 

I

Derrière un mur de gré que dissimule un voile,

Se cache un monde obscur où un éclat se meut

En seule vérité, insaisissable toile

Qu’à peint le Tout-puissant et que tout homme veut.

 

Baignant dans cette pièce, ultime connaissance,

Repère du destin inconnu de nos sens,

La réponse s’éteint au gré de l’ignorance

Dont nos âmes font preuve à nos pires dépens.

 

Quand par fatalité ou quelques convoitises,

Quelconque volonté ou bien tourment du sort,

Aux seuls à qui s’estompe un pan qu’hôte la brise

La bâtisse apparaît félicitant l’effort,

 

Nul autre sentiment dans le cœur ne réside,

Nulle autre certitude éveillant les esprits

Ne gît aux alentours. La vérité placide

Impose ses canons que le temps desservit

 

 

 

 

 

II

C’est la vaste demeure où survit le mystère,

Emprisonné, blotti entre ces quatre murs,

A l’abri du malheur, du mensonge qui erre ;

Une vierge au secret préservé le plus pur.

 

Bien singulier endroit que ce lieu sans issue

Et quiconque aurait beau tâtonner ci et là

Verrait bien sans succès ses attentes déçues,

Car la facilité n’est autre qu’apparat.

 

Il faut s’en approcher le cœur pur, l’âme saine,

Sans nul autre dessein qu’une noble intention,

Car l’homme de tous temps, dans sa recherche vaine,

Omet que vérité n’est pas érudition.

 

Il faut savoir sentir en effleurant la pierre

L’ampleur de ce secret gardé jalousement,

Que personne jamais ne peut ainsi extraire.

Dans la roche est gravé le secret du vivant.

 

 

 

 

 

 

 

III

Mais nul n’est à ce point forteresse inviolable,

Car il faut la grandeur la sagesse et l’esprit

Pour discerner la faille en cet impénétrable

Asile des passions, royaume des non-dits.

 

Pouvez-vous percevoir au milieu des nuées,

Tout en haut de ce mur entravant le regard,

La petite ouverture éclore et dénuée

De fortifications, affaiblir le rempart.

 

 

Et pour l’atteindre il faut élever son essence

Alors seule en cela la poésie est chef.

Le poète est régent, remblayant les absences,

D’une humanité vaine et dont loin est le fief.

 

A qui s’en approchant peut-enfin apparaître

Senteurs de vérité, effluves du destin.

Les parfums du secret dont s’abreuve notre être

Sont relents du passé, s’éparpillant au loin.

Gorgonzola©

Partager cet article
Repost0
10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 12:05

Il faut y retourner !


 


Futur est synonyme

D’un mot que j’ai perdu

Tout au fond de l’abyme

De mes jours de reclus,

Ces jours où se devine

Le bien sombre début

Des instants anonymes

D’un exil convaincu.

 

Bien loin de ma patrie

Je n’entends plus le chant.

Chant d’amour, chant de vie

Je n’entends que le vent

Qui trompe mon ouïe

De par ses sifflements ;

En guise d’accalmie,

Me voilà grand perdant.

 

Et tel un enfant sans mère,

Un enfant que l’on a

Arraché à sa terre,

Je me retrouve, là,

Le cœur et l’âme, amères,

Et l’océan déjà

Elevait ses barrières

Que l’horizon figea.

 

Je voyais les rivages,

Les dunes, les cités,

N’être plus qu’un mirage

Et puis s’évaporer.

La mer dans mon sillage

Tenait à exhumer

Souvenirs et images

Que je veux enterrer.

 

Souvenir d’une brise

Qui effleure le corps,

D’une agréable emprise

Qui vous prend tout d’abord

Au cœur. Une surprise

Sur les bancs de ce port,

Tunis ; à son emprise

Je me soumets encor.

 

Mais comment ne dépendre

De ce bout de ma chair ?

Faut-il donc réapprendre

Comment respirer l’air ?

Renaître de mes cendres

Auprès de cet enfer

Et loin de ce tout, tendre

Et beau foyer d’hiver ?

 

Et même si j’y pense

Je ne peux point saisir,

Comment une existence

Peut-elle ainsi tenir

Entre vide et absence

Sans lieu où revenir

Où l’amour se dispense

Sans patrie à chérir.

 

Et je veux dire aux hommes,

A ceux qui ont laissé,

Des souvenirs de môme,

A ceux qui sont hantés,

Par l’incessant fantôme

D’un peuple délaissé :

« Patrie est comme un baume,

Il faut y retourner ».

 

Gorgonzola ©

Partager cet article
Repost0
28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 21:55
Au lecteur

Lecteur dont le curieux ravive l’émotion
Et te fait découvrir ces lettres qui sont miennes,
Mon accueil ne saurait honorer ta raison
Ni être à la hauteur de ta sagesse reine.

Si parfois, au détour d’une ligne ou d’un vers,
Te voilà assailli par un aveu sordide,
Triste réalité que ce doute pervers,
Ne perds jamais espoir, garde la foi solide.

Et si souvent mes mots te paraissent bien noirs,
Saches alors qu’ils sont le reflet d’une vie ;
Qu’à l’aube j’aperçois, déjà, l’ombre du soir
Qui s’abat sur mon cœur et le prive d’envie.

Optimisme, ou pouvoir lire en son avenir,
Soleil des jours pluvieux, le garant de ses joies
Et voir en son futur une chance à saisir,
Une promesse ainsi de retrouver la voie.

Et s’il faut que ce soit, ensemble réunis
Afin que nous puissions surmonter les ténèbres,
Mon frère qui m’entends, toi, mon fidèle ami,
Que luise le bonheur, celui que l’on célèbre.

Lecteur dont l’intérêt m’a été dévolu,
Es-tu prêt à entrer dans un tout autre monde,
Où plus rien n’est pareil, où plus rien n’est connu ?
Es-tu prêt à entrer, en ces lieux que je sonde ?

Gorgonzola ©
Partager cet article
Repost0
12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 20:56

Espérance ou déclin

 

Quel avenir pour l’homme en ces temps indécis,

Lorsque le lendemain dessert les pires craintes,

Déversant par légions, dans les cœurs, les esprits,

Le doute meurtrier des illusions défuntes ?

 

Quel est donc cet espoir qu’on peut encor nourrir

Au regard de ce monde empêtré dans la guerre,

Au regard d’une vie enlisée, à guérir,

Qui se fane bien vite et se meurt éphémère ?

 

Un bien sombre présent que celui où le corps

Est réduit au néant ; celui d’un tas de viande

Qu’on acquiert, que l’on vend et qui baise et qui dort

Sous les yeux pervertis de l’argent qu’on marchande.

 

Et la voix du seigneur qui devait nous guider

La voilà détournée au profit du mensonge

Se faisant défenseur, de par ses plaidoyers

Des pires intérêts, sans tarir de louange.

 

Et s’il n’est d’espérance, ou semblant d’avenir

Alors que le déclin incessamment s’approche

Faut-il baisser les bras, faut-il donc en finir

De ce monde où l’humain, à plus rien ne s’accroche ?

 

Gorgonzola   ©

Partager cet article
Repost0
4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 22:38

Sur la rive d’un fleuve, étendu sur la terre

Une fleur se réveille aux rayons du matin

Se penchant doucement sur l’eau qui désaltère

Elle boit la nature et jouit du festin.

 

En ce jour de printemps, elle fait son entrée

Sans nul autre apparat que ses pétales d’or

Dans la cour des plus grand, sur la scène enviée

Du théâtre du temps, de ce coffre à trésor.

 

Soudain, voyant au loin une blanche colombe

Qui ses ailes répand, préparant son essor

La voilà qui l’envie et qui creuse sa tombe

Et se retrouve ainsi dans les tourments du sort.

 

La toute jeune fleur tout fraîchement éclose

Aura donc succombé à l’attrait de l’envol

A vouloir imiter cet oiseau grandiose

Elle étendit sa tige et se brisa au sol.

 

Dans son songe glorieux d’atteindre les nuages

Dans son rêve perdu de quitter ce décor,

La fleur a oublié ce que dit cet adage :

Toujours demeurer soi, l’ambition est un tort.

 

Gorgonzola ©

Partager cet article
Repost0

Sans Prétention... Moi.

  • Z.Boussen
  • Ma vie est un mystère... Moi même n'en connais que très peu de choses. Vous voulez en savoir plus ? Contactez-moi, on fouillera le plus possible.
  • Ma vie est un mystère... Moi même n'en connais que très peu de choses. Vous voulez en savoir plus ? Contactez-moi, on fouillera le plus possible.

Espace pub

Contactez moi si vous désirez afficher une publicité... (Gratuit)

Rechercher

Mes blogs préférés

Ce sont quelques uns de mes blogs préférés que je vous recommande vivement :

Bonzo :  Ma poésie

Esotcelt : Le GRENIER des MOTS-REFLETS - Vol. II

Monicalisa : Au coeur de la poésie

Yunatidus : La belle demoiselle

Olivier Deluermoz : L'Echine Verbale



 

Les Mots Ne Meurent Jamais